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Don't even dare threaten my wood.
Samedi 6 Janvier à 23:13 Chyropée
Les cloches avaient sonnés. Un membre de la famille royale était mort. Un court instant, Louison n'avait pu empêcher une ironique pensée de traverser son esprit, alors qu'elle se disait qu'il ne s'agissait pas du bon frère. Mais très vite, elle fut rattrapée par le chagrin ambiant. De nombreuses personnes, bien trop, pleuraient le jeune homme disparu.
Et même si la dryade ne se sentait pas totalement concernée, au vu du faible nombre de rencontres qu'elle avait eu avec le jeune homme, elle voyait l'émotion qui perçait des yeux de Félixine. Respectueuse à sa manière du deuil que traversait la jeune femme, elle ne disait rien. Présence silencieuse, elle tentait d'être soutenante.
Bien sûr, pour elle, la situation était plus facile à accepter. Elle ne connaissait pas réellement le cadet. Ils avaient bien échangés une ou deux fois, ce qui lui avait permis de comprendre que ce n'était pas une mauvaise personne, et d'être un minimum touchée par sa mort, mort d'autant plus dramatique au vu du jeune âge de Mathurion. Toutefois, au contraire de Félixine, il ne s'agissait pas là de son frère, ni même d'un proche.
Alors, seulement quelques jours lui suffirent pour se détourner de cette ambiance morose, distraite par les rumeurs qui courraient. On supposait une attaque de pirates, suivie du naufrage du bateau. Cela faisait étrangement écho aux deux attaques qui avaient visé la reine, quelques semaines plutôt. Des attaques menées par des mercenaires. Des combattants, qui tout comme les pirates, faisaient tout pour l'argent. Et, Louison, de son côté, savait qui les avaient engagés, ces mercenaires.
Elle ne pouvait pas accuser le barbare de tous ces crimes, bien sûr, les preuves en sa possession étaient trop minces, et tenaient, pour la plupart, de suppositions. Par contre, elle pouvait s'en servir à son avantage. Les derniers échanges qu'ils avaient partagés le lui avaient bien fait comprendre, elle avait besoin de se construire une protection contre Batiste. Une protection, mais également un moyen de pression.
Il lui fallu trois jours supplémentaires pour achever de réfléchir et de construire son projet. Ainsi qu'une journée passée dans les bois, pour se régénérer, et être sûre d'être à son plein potentiel pour pouvoir anticiper toutes les réactions du barbare et le stopper dans les défenses qu'il aurait pu tenter de mettre en place.
Tapie dans l'ombre d'un couloir isolé, elle le guettait. C'était là qu'ils s'étaient percutés lors de leur dernière rencontre. Elle savait qu'elle ne manquerait pas de le recroiser à cet endroit. Et lorsqu'il passa non loin, il ne lui fallut qu'un instant pour surgir dans son ombre, alors que deux racines surgissaient des graines cachées sous le tapis pour immobiliser les chevilles de Batiste. D'un geste rapide, elle acheva de l'immobiliser grâce à la lame d'un petit poignard, plaquée sur son tranchant le long de sa gorge.
Ce n'était pas une arme très puissante, mais le manche en bois, était, dans les mains de Louison, tout aussi dangereux que la lame. Infusé de sa magie, irrigué par de la sève, elle pouvait à tout moment le faire se pousser, tel qu'elle le faisait avec les arbres. Elle se méfiait bien trop de lui.
Tout aussi rapidement qu'elle avait surgit, Louison s'approcha de Batiste, afin de lui glisser quelques mots à l'oreille. Son ton sec trahissait sa détermination, quoique toujours teinté de l'habituel mépris de la dryade à l'égard du barbare.
"Sachez, si vous tentez quoi que ce soit, avant que je vous explique de quoi il en retourne, que j'ai dissimulé mes preuves, à destination de Félixine et de vos parents. Et si ce n'est pas moi qui les retire, ils les trouveront avant vous. Alors écoutez moi."
Dimanche 7 Janvier à 11:06 Snowy Emerald
Les foutus cloche ne sonnaient pas pour indiquer l'heure. Elles apportaient un message de mort et deuil. Quand elle résonnèrent, Batiste en fut à moitié surpris. Il savait que ce son allait finir par retentir... Et même temps, il avait cru avoir plus de temps. Quand les cloches avaient sonné, le prince était en train de faire une partie de billard. Il avait dû joué la comédie. Il avait quitté sa partie, prenant un air déboussolé et décontenancé.
Ensuite, le prince s'était rendu dans ses appartements. Jouer les prince triste n'était pas sa spécialité. Il valait mieux qu'il s'éloigne de la vie mondaine en s'enfermant dans ses quartiers. Il passerait pour le reste dévasté d'avoir perdu un frère et qui voulait vivre son deuil en s'enfermant. C'était suffisant. Quand il devait sortir de ses quartiers, Batiste prenait toujours un verre d'alcool fort. Il n'était pas alcoolique mais il voulait bien faire croire cela au reste du monde.
Le prince en avait sa claque des personnes qui l'interpellaient pour lui souhaiter leurs condoléances. Ces maudits rapaces attendaient sans doute de profiter d'un moment de faiblesse pour entrer dans le cercle de la famille royale et se faire bien voir afin d'acquérir des avantages. Batiste s'arrangeait pour que ces nuisibles sentent l'odeur de son haleine. Batiste se montrait assez apathique et désagréable. Il évitait aussi sa famille.
Le roi était dévasté par la mort de son fils cadet. Il se réfugiait auprès de ses armées. Il envoyait des soldats à la recherche de pirates et, officieusement, de son fils. La reine déchaînée sa fureur sur ses domestiques. Elle ne cachait plus son mauvais visage et caractère. Tout le monde mettrait cela sur le compte de son fils perdu. Batiste connaissait la vérité... Sa mère, la reine, était violente. Elle cachait bien son jeu et le cacherait de nouveau une fois qu'elle se serait remise de la mort de Mathurion. Félixine, elle, semblait quelque peu dans le déni. Elle faisait des caprices pour avoir des plats que Mathurion aimait. Elle faisait des pieds et des mains pour avoir des nouvelles robes et de nouveaux atours. Elle ignorait la mort de Mathurion, ce qui tapait sur les nerfs de Batiste. Félixine cherchait à tous les enterrer... A commencer par leur mère. Il ne doutait pas qu'elle avait un plan pour précipiter sa chute, à lui. Est-ce qu'elle avait aussi prévu d'évincer Mathurion ? Sans doute, mais sans vouloir sa mort. Batiste supposait que Félixine avait un minimum d'affection pour Mathurion. Le plus jeune prince n'avait pas un mauvais fond corrompu. Mais il aurait fini par se dresser entre le trône et Félixine. Finalement, pour elle, c'était un rival de moins.
Les jours passèrent et Batiste continuait sa petite comédie. C'était difficile d'être triste pour un mort quand on savait que la personne concernée ne l'était pas réellement. Batiste marchait dans les couloirs en sortant de ses appartements. Au détour d'un couloir, à une intersection, Batiste se retrouva devant Louison qui avait surgi de l'ombre. Batiste allait lui demander ce qu'elle fabriquait quand il sentit ses chevilles être prises au pièges par des racines. Il ne pouvait plus marcher. Il se retrouva avec une lame sous la gorge, Louison dangereusement proche de lui. Il était obligé de se tenir bien droit, la tête haute. S'il bougeait, elle pourrait le blesser. Et il ne pouvait pas marcher.
Batiste maîtrisait son pouls et sa respiration. Il n'allait pas montrer qu'il criangait la situation. D'ailleurs, avait-il vraiment quelque chose à craindre de Louison malgré la lame qu'elle collait à son cou ? Il ne la voyait pas capable de le tuer.
Louison lui murmura à l'oreille qu'elle avait des preuves et qu'il n'avait pas intérêt à bouger. Il ne voyait pas de quoi elle parlait. Qu'est-ce qu'elle avait pu trouver sur lui ?
« Tant de violence ! Continuez de me murmurer des mots doux, j'adore, ronronna le prince.
Il reprit ensuite son sérieux.
-Vous savez qu'on est au beau milieu d'un couloir ? N'importe qui pourrait passer et nous voir ? Est-ce si judicieux de me menacer avec une arme ?
Avait-elle perdu la tête ? Il savait la dryade assez fêlée mais quand même ! Elle voulait creuser sa propre tombe ?
-Je vous écouterai volontiers. Mais pourriez-vous éloigner cette arme de mon cou ? »
Diable ! Quelle femme ! Aucune n'avait tenté de le menacer d'un poignard ! C'était une belle distraction. Tout était morose et tout le monde passait son temps à le plaindre de la perte de son frère. Louison venait de mettre un coup de pied dans tout cela. Et c'était aussi rafraîchissant que déroutant. Qu'est-ce qui l'avait poussé à le prendre par surprise de la sorte ? Le prince avait hâte d'en apprendre plus. Il trouvait la situation assez amusante. Peut-être qu'il avait un peu trop forcé sur le whisky avant de sortir de sa chambre ?
Lundi 8 Janvier à 01:06 Chyropée
La réaction du barbare était loin d'être celle anticipée par la dryade. Il était loin d'être agressif, comme ce à quoi elle aurait pu s'attendre, lui qui pourtant ne supportait pas de voir son autorité remise en cause. Ce fut ce qui permit à Louison de comprendre qu'il ne la prenait pas au sérieux. Elle ne pouvait laisser cela se faire. Elle pressa alors sa lame un peu plus contre la gorge de Batiste. Cette fois, la pointe de la lame était en contact de direct avec les couches les plus superficielles de sa peau, celles sous lesquelles se trouvaient la carotide battante du jeune homme.
"Comme si je vous faisais assez confiance pour ça. Mais ça ira vite, ne vous en faites pas. Suffisamment pour que personne n'ait le temps de passer."
Après ces mots, la dryade relâcha de nouveau la pression de sa lame. Très peu, de façon à toujours représenter menace, mais sans risquer de lui trancher ses vaisseaux sanguins les plus importants d'un faux mouvement. Même si elle n'avait jamais eu à se battre avec des armes, préférant l'usage de sa magie, elle avait tout de même étudié, depuis son arrivée au palais, quelques moyens de défense. Observant les gardes à leur entraînement, fouinant dans des écrits qui ne lui étaient pas destinés, elle avait réussi à en tirer quelques enseignements. Malgré tout, elle ne souhaitait pas blesser par maladresse son interlocuteur. Ce n'était pas l'objectif de sa manœuvre.
"Je veux que vous vous engagiez à deux choses. C'est simple. La première, vous vous engagez à ne plus vous approchez, ni vous, ni quelconque humain de mon bosquet. Qu'importe toutes les excuses que vous pourrez trouver. Les besoins alimentaires du peuple ou je ne sais quoi. Allez ailleurs, vous et vos chasseurs. La forêt est grande. Mon bosquet sera un espace protégé."
Louison gardait un ton sévère, déterminé. Contrairement à Batiste, elle n'était pas d'humeur à plaisanter. Enfin, elle avait l'occasion de s'assurer que ce pour quoi elle ne s'était pas échappé de la cour soit figé sur le papier. Elle ne pouvait laisser passer une telle occasion.
"Deuxième point, c'est que vous ne ferez plus rien qui pourra me nuire. Est-ce clair ?"
Il y avait tout de même un petit instinct de préservation en elle. Elle redressa la tête, et fixa Batiste dans les yeux.
"Comme je vous l'ai dit, j'ai des éléments contre vous. Votre petite discussion secrète, dans la forêt. Le document signé du palais que possédait le mercenaire que j'ai tué. Félixine vous pense déjà responsable des tentatives de meurtre contre votre mère. Ces preuves en plus, vous serez fini. Mon bosquet, ma vie, et ça disparaîtra."
Lundi 8 Janvier à 21:56 Snowy Emerald
Batiste ne craignait pas Louison. Mais il craignait qu'elle le blesse par inadvertance. Elle appuyait plus contre son cou, trop proche de sa carotide à son goût. Un accident était vite arrivé. Le prince tenait bien droit sa tête, les lèvres pincées par un rictus de contrariété. Ses yeux luisirent d'une manière dangereuse. Il n'aimait pas la façon dont tournait les événements. Louison avait le dessus sur lui... Ce n'était pas un grand danger si elle éloignait quelque peu ce poignard... Mais là.. ; S'il bougeait ne serait-ce qu'un tout petit peu, elle pourrait le saigner au milieu de ce couloir.
Heureusement pour le prince, ou pour la dryade, Batiste ne savait pas trop, cette dernière éloigna le poignard de la zone sensible de son cou. Le prince s'autorisa à se détendre un peu. Pas trop... Pour ne pas qu'elle ait la bonne idée de recommencer à vouloir lui mettre la pression.
La suite parut lunaire pour Batiste. En réalité, les dernières minutes étaient totalement lunaires... Il fut surpris de la voir proférer des menaces à son encontre. Elle devait avoir une information de choix pour pouvoir tenter de négocier.. ou plutôt de lui imposer ses conditions de la sorte. Il se demandait bien ce que Louison allait bien pouvoir lui dire.
Le prince ne fit aucune promesse. Il n'ouvrit pas la bouche, attendant de connaître la chute de tout cela. Chute qui arriva bien rapidement après qu'elle ait énuméré ce qu'elle souhaitait obtenir de sa part.
Les yeux du prince s'arrondirent de surprise. La conversation dans la forêt ? Batiste comprit directement ce à quoi elle faisait référence. Il tenta de se souvenir les paroles qu'il avait échangé avec son espion. Par les rois Kingsland ! Elle avait tout compris de travers et le penser responsable des tentatives d'assassinat contre sa mère... Et la dryade devait aussi penser qu'il était le responsable de la « mort » de Mathurion. Il n'allait certainement pas trahir son frère pour se disculper. D'autant plus qu'il savait que le vrai cerveau qui avait payé des mercenaires était Félixine.
Une certaine panique s'empara du prince. Il devait trouver un échappatoire. Il avait encore ce fichu poignard le menaçant.
« Louison, Louison, Louison... Vous avez des progrès à faire pour menacer quelqu'un. Premièrement, on joue cartes sur table et on annonce ce qu'on sait et après, on réclame ce qu'on souhaite obtenir en échange du silence. Deuxièmement, êtes-vous absolument certaine des accusations que vous osez proférer ?
Un sourire carnassier apparut sur le visage de Batiste.
-Je suis le fautif et les maux à vos problèmes ainsi qu'à toutes les atrocités qui se passent parce que vous voulez que je le sois. La vie à la cours ne vous à donc pas appris à vous méfier des apparences ? Êtes-vous certaine d'accorder votre confiance à la bonne personne ? »
Batiste ne comprenait toujours pas pourquoi sa sœur avait décidé de garder Louison auprès d'elle. Elle espérait, sans doute, qu'un jour, la dryade entre dans une colère noire et décide d'en finir avec lui... Auquel cas, elle pouvait être débarrassée de lui sans avoir levé le petit doigt. C'était la piste la plus plausible pour le prince.
A aucun moment, Batiste n'avait détourner le regard de celui de la dryade.
« Je vous pensais plus éprise de justice. Vous m'accusez de crimes contre la couronne et vous voulez me faire chanter, uniquement dans votre propre intérêt ? C'est assez sournois. Je vous croyais plus droite dans vos valeurs. Vous me décevez grandement.
Les besoins du peuple passeraient avant les besoins personnels de Louison pour Batiste. Sa vie était dévouée à la couronne et à Alqualis. S'il devait vivre dans la pauvreté pour que son peuple survive et prospère, cela ne le dérangerait pas. S'il devait mourir pour sa nation, il le ferait... A contrecoeur, mais il le ferait. En revanche, mourir la gorge tranchée à cause de la bêtise d'une dryade en furie... Non. Cela Batiste ne le permettrait pas.
-Enfin, faites attention à la personne que vous menacez. »
Il donna un coup de coude puissant dans le bras de Louison pour la faire lâcher le poignard, ou du moins, que sa prise dessus se desserre. Le prince attrapa le poignard de son autre main, l'arrachant violemment des mains dans la dryade. Il l'avait attraper d'une telle sorte que sa paume de main avait touché la lame. Il en fut blessé, sa main entaillée mais il ne protesta pas. Le prince avait toujours les chevilles emprisonnées par la magie de Louison.
Batiste inversa les rôles. De sa main valide, il enserra Louison par la taille, la tenant fermement contre lui. De sa main blessée, il la menaçait exactement comme elle l'avait fait, le poignard sous la gorge.
« Il y a bien d'autres moyens pour vous rapprocher de moi, vous savez. Mais bon, on dit bien que les plus belles roses ont des épines.
Il prit alors un ton bien plus impérieux et sérieux :
-Libérez mes chevilles. »
Vendredi 12 Janvier à 19:55 Chyropée
Batiste ne l'écouta pas. Il ne céda pas. Il tenta plutôt de détourner la conversation, tantôt questionnant la façon de faire de Louison, tantôt la faisant douter des éléments qu'elle avait. Cela ne ferait pas se courber la dryade. Elle le coupa, bien décidée à faire entendre sa propre voix.
"Je veux ma forêt. C'est tout."
Evidemment, le barbare ignora une nouvelle fois ces propos, reprenant sur les aspects moraux de la personnalité de la jeune femme. Elle leva rapidement les yeux au ciel, montrant son désintérêt pour les paroles de Batiste, ainsi que tout ce qu'elle pensait de ses suppositions sur ce sens de la justice qu'elle était censée avoir. Cette fois, cependant, elle ne reprit pas. A quoi cela aurait servi ? Oui, elle pouvait bien le lui redire, que tout ce qui l'intéressait était ses arbres, eux qu'elle avait tant chéris. Quoiqu'il suppose, ses motivations n'étaient pas dépourvues de sens, loin de là. Ce n'était pas très compliqué à comprendre ; presque tout sa vie, elle l'avait passé avec ses arbres. Elle vivait avec eux depuis tant d'années. Alors qu'au contraire, elle avait évité autant que possible les humains, jusqu'à ce qu'elle le rencontre, lui, et qu'avec ses compagnons, ils profanent tout ce qu'elle avait bâti. C'était, d'après elle, une très bonne raison de rester sur ses positions de protectrice de son bosquet.
Elle resta muette, le toisant d'un regard sombre. Par celui là, elle laissait entendre de manière assez claire qu'elle resterait sur ses position. Elle n'attendait qu'une chose, que le barbare cède. Ce qu'il ne fit bien évidemment pas.
A la place, il tenta de retourner la situation à son propre avantage. Il ôta la lame des mains de Louison, qui toutefois n'émit que peu de résistance. Elle savait qu'à ce jeu là, elle ne gagnerait pas. De même lorsqu'il la fit se tourner et tenta à son tour de l'immobiliser. Elle se laissa même faire, aussi étonnant que cela puisse paraître. Jusqu'à ce qu'il lui demande de la libérer. Là, elle ne céda pas. Elle ne flancha pas. Au contraire, elle resserra sa prise sur lui, laissant les jeunes pousses s'enrouler d'autant plus contre les jambes de son interlocuteur.
"Certainement pas. N'oubliez pas ce que je vous ai dit. Ces preuves, je les ai dissimulés dans le château. Des écrits qui retracent chacun des mots que j'ai entendu. Et la bourse bien sûr. Continuez à me menacer, passez même à l'acte si vous le souhaitez. Mais sans moi, vous ne les retrouverez jamais à temps. Et vous serez tout aussi fini que moi.
Oh ! Et, dernier point. Cessez donc de me prendre pour une idiote. Je sais exactement qui je menace."
Un sourire s'établit sur ses lèvres, un court instant. Même si Batiste, qui se tenait contre son dos, ne pouvait pas le voir, il s'entendait au travers de ses dernières paroles. Louison avait anticipé cette situation, elle se doutait que le barbare essayerait de s'emparer de son arme. Elle avait également compris qu'il réussirait. De l'observation et de la lecture, cela ne suffisait pas à savoir manipuler des armes.
Mais Louison était avant tout une dryade. Sa magie, plus que le poignard, était sa principale arme. Elle laissa quelques secondes passer, offrant à son interlocuteur un temps tout juste suffisant pour qu'il puisse craindre le pire scénario, puis elle passa enfin à l'acte. Pour s'éloigner de la lame, elle fit peser tout son poids contre le barbare, se plaquant même contre son corps. Et elle activa sa magie. Celle qu'elle avait fait infuser dans le manche de l'arme. Soudainement jailli du manche, un branchage poussait à toute vitesse. Droit dans la main de Batiste. Droit vers la blessure qu'il venait de se faire, cette zone sensible et à vif.
La branche s'insinua entre les muscles et les tendons, sans toutefois traverser la main du barbare. Ce n'était pas ce que Louison souhaitait. L'handicaper de cette manière, cela aurait rendu une grande partie de son chantage caduque. Qui aurait voulu d'un dirigeant manchot ? Par contre, lui faire mal, pour qu'il comprenne qu'elle était déterminée dans sa démarche, cela lui était totalement envisageable.
De l'autre côté, l'écorce qui composait le manche s'allongea elle aussi, formant un fourreau autour de la lame. Mieux valait une deuxième protection que ses simples menaces. Finalement, Louison allongea sa tête sur l'épaule de Batiste, de façon à pouvoir à nouveau l'observer. Et, du ton le plus froid qu'elle pouvait, elle reprit.
"Mon bosquet."
Vendredi 12 Janvier à 22:50 Snowy Emerald
Batiste avait espéré lui faire assez peur en retournant la situation à son avantage. Cependant, cette maudite dryade ne semblait pas le moins du monde impressionné. Bien au contraire, on aurait dit qu'elle savait qu'il allait réagir ainsi. Il détestait cela. Il ne supportait pas qu'on puisse anticiper ce qu'il pouvait penser.
Au lieu de le libérer, elle resserra la prise des racines sur ses jambes. Le prince grimaça.
« Je déteste qu'on tente qu'on me fasse chanter.
Mais il ne pouvait pas prendre le risque que des preuves remplies de quiproquo paraissent. Cela lui causerait énormément de tort.... et il serait probablement éloigné, par ses parents de la cours... évincé. Ils étaient, en ce moment, fragiles, les nerfs à vifs suite à la perte de Mathurion. Peut-être que c'était le genre de situations qu'espérait provoquer Félixine ? Sans doute... Elle avait dû prendre un pari risqué mais manipuler la haine de tous, c'était sans ses cordes.
Dans les paroles de Louison, même sans la voir, il pouvait imaginer le petit sourire qu'elle devait afficher. Il voulait le gommer ! Ce stupide sourire !
« Vous menacez le futur souverain. »
Suite à ses paroles, il eut un mauvais pressentiment. La dryade avait bougé pour se coller plus à lui. Chose étrange... Il ne tarda pas à sentir la vie douleur provoquée par l'arme qu'il tenait. Batiste émit un son douloureux de souffrance. Il se mordit la joue et la langue afin de ne pas crier. Sa main saignée, transpercer par le bois. Il voulut lâcher l'arme mais le bois étant dans ancrée sous sa peau, entre ses muscles et ses tendons, il ne pouvait pas s'en débarrasser. Il eut la tête qui tournait avec la douleur. Le prince relâcha, évidemment, sa prise sur la dryade et ne la menaçait plus avec le poignard.
De sa main valide, il tenait celle qui était blessée.
Le ton glacial sur lequel elle venait de lui adresser les dernières paroles montait bien à Batiste la détermination de Louison. Elle voulait son foutu bosquet et pensait qu'elle était capable d'être vrai barbare, même avec sa famille. Il surmonta la douleur pour rester lucide et parler avec clarté :
« Je ferais mieux, une fois roi. Votre bosquet, vous pourrez y vivre en paix. Il sera à vous. »
Chaque mot avait été dit en grinçant des dents. Techniquement, c'était déjà ce qu'il avait prévu pour être débarrasser de cette saleté de dryade. Ce n'était pas une concession de sa part. Mais, à l'heure actuelle, il n'avait pas ce pouvoir. Il ne pouvait pas lui accorder ces terres. Il ne pouvait pas empêcher son père de les exploiter si l'idée lui en disait. Mais une fois roi, il pourrait lui donner tout droit sur ces terres. Elle en ferait ce qu'elle voudrait et elle foutrait le camp de sa vie ! Elle cesserait de le tourmenter de bien des manières ! Certes, elle aurait un titre pour que ces terres soient à elle, évidement, mais elle débarrasserait de sa vie.
Le prince jura. Ce poignard faisait un mal de chien ! Il n'allait certainement pas la supplier qu'elle fasse terminer ce supplice. Elle était capable de torture, finalement ! Un vrai bourreau. Si elle ne s'en était pas prise à lui, Batiste aurait dépensé une bonne somme pour la prendre à son service.
« Le rôle de dame de compagnie ne convient vraiment pas à votre brutalité !
Parler lui permettait de faire diversion à la douleur. Le prince se mit alors à parler comme un moulin :
-Vous êtes dangereuse ! Diablement belle mais dangereuse ! Vous feriez une redoutable espionne. J'aurais dû vous débusquer de votre bosquet plus tôt ! Mais par contre, ne réfléchissez pas. Vous ne savez pas voir plus loin que vos bois. »
Dimanche 14 Janvier à 18:17 Chyropée
La manœuvre de Louison eut l'effet escompté. Dans tous ses aspects. Dans un premier temps, Batiste relâcha la dryade, bien plus pris par la douleur de sa main lésée. Même si ce n'était pas l'objectif principal de Louison, elle ne pouvait s'en plaindre. Elle profita de la situation pour s'écarter de l'homme. Sans agir, elle attendait simplement la suite.
Cela ne tarda pas à arriver. Batiste lui fit une promesse. Une seule et unique. Ce n'était pas suffisant aux yeux de la dryade. Elle fronça les sourcils. Roi, il ne l'était pas encore. Et qui sait ce qu'il pouvait faire en attendant, quelles étaient les différentes manières dont il aurait pu retourner la situation. Si elle disparaissait par exemple, plus de promesse. Mieux encore, il pouvait tout simplement ignorer ce chantage. Lorsqu'il serait roi, les menaces de Louison n'auraient plus de valeur, alors que plus aucun de ses proches ne pourrait avoir autorité sur lui. Elle ne pouvait accepter si peu. Alors, elle continua ce qu'elle faisait déjà. Elle attendit. Encore.
Malgré tout, Batiste n'ajouta rien de plus. Ou plutôt, il ajouta tout, sauf les promesses que la dryade attendait. A nouveau, elle se rapprocha de Batiste. Face à lui, droite et déterminée. Sans rien dire, elle rattrapa la lame du poignard, bloquée dans le fourreau de bois, qui pendait de la main de son interlocuteur.
"Arrêtez vos babillages. Je viens de vous le dire, je ne suis pas l'idiote que vous vous plaisez à croire que je suis. Vous n'êtes pas le souverain. Pas encore. Alors d'ici là, vous allez faire tout ce qui est en votre possible pour détourner de mes bois ce qui voudraient en fouler le sol. Notamment vos chasseurs. Je ne sais pas, trompez vous de route sur le chemin. Et je veux aussi que vous me garantissiez ma sécurité. Vous ne vous en prendrez plus à moi."
Elle concéda malgré tout de faire un effort. C'était, en un sens, donnant donnant. Elle tira très légèrement sur l'arme dans sa main. Sous sa volonté, les ramifications de la branche coincée en Batiste ne rétrécissait pas, mais se mouvait tranquillement pour rejoindre l'extérieur, et le libérer de leur emprise. Toutefois, la dryade n'avait pas totalement confiance. Alors, elle s'arrêta avant de libérer totalement le barbare. Ce n'était plus grand chose, mais une des ramifications terminales restait au contact de la plaie de Batiste, encore crépitante de la magie de Louison.
"Promettez le, et je vous libère. Y compris les chevilles."
Qu'était ce qu'une promesse ? Très peu. Louison n'avait pas assez confiance en Batiste pour être certaine qu'il ne trahirait pas sa parole par la suite. Elle avait toutefois l'espoir que ses arguments aient pu avoir leur utilité, au delà de la simple menace de ses pouvoirs. Si le barbare ne tenait pas parole, Louison trouverait le moyen de faire ressortir ses preuves.
Dimanche 14 Janvier à 20:08 Snowy Emerald
Batiste n'avait qu'une idée en tête : que ce supplice se termine. Comment la dryade allait-elle pouvoir expliquer le sang sur la pierre au sol ? Comment allait-il pouvait expliquer cette blessure à la main ?
Elle n'était pas satisfaiste. Elle ne le croyait pas. Elle ne croyait pas qu'il monterait sur le trône ou qu'il tiendrait sa parole ? Peu importe, elle n'avait pas l'intention de le libérer de sa douleur. Il le sut rien qu'en voyant l'expression de son visage. Et cela se confirma lorsque Louison prit de nouveau la parole.
Il grinça des dents quand la dryade usa de sa magie pour faire sortir la lame...pas entièrement mais c'était déjà ça en moins. C'était uen sensation terriblement désagréable de sentir cette lame magique bougeait dans se sa main. Il se mordit la joue. Il avait la main qui tremblait et dégoulinait de sang. Le prince faisait son possible pour l'ignorer et faire cesser ces tremblements.
« Je ne vous ferais aucune promesse que je ne pourrais pas tenir. Quand je serai roi, ce bosquet sera à vous », répéta-t-il lentement.
Pourquoi s'acharner à avoir la parole d'un homme en lequel elle n'avait aucune confiance ? Louison ne le pensait pas nécessairement sincère. Sa parole n'avait que peu de valeur pour elle. Elle pensait qu'il ne tiendrait pas forcément ses engagements.
Il sentait la magie crépitante de lame sur sa peau... Dans sa peau. Il détestait ça. Louison était la première dryade qu'il rencontrait. Est-ce que ces créatures avaient toutes ce sale caractère ? Et cette détermination dans leurs regards ?
Elle voulait, par dessus le marché qu'il la garantisse sa protection ? La protéger de qui ? De lui ? Il n'avait rien fait pour lui nuire depuis des mois ! Il se montrait désagréable et provocateur mais il ne mordait pas. C'était l'hôpital qui se foutait de la charité ! C'était surtout à lui qui avait besoin d'une protection contre elle.
« C'est moi qui ait besoin d'une protection contre vous.
Elle voulait être en securité, la bonne blague ! Après tout, elle était la dame de compagnie de la plus grande manipulatrice de ce château.
-Si vous voulez la sécurité, changez votre entourage. Je ne m'inclue pas là-dedans, bien sûr. Je suis innocent des terribles choses dont vous m'accusez bien que vous pensiez le contraire.
Il grimaça de douleur.
-Toutes les dryades sont comme vous ? »
Si c'était le cas, sa décision était prise, il prendrait une dryade comme reine. C'était la douleur qui lui montait à la tête ?
Qu'allait-elle faire de plus s'il ne donnait pas sa parole ? S'il ne faisait aucune promesse ? Elle allait replanter cette fichue lame dans sa main ? Son bras ? Le tuer ? Elle ne ferait pas une chose pareil. Elle ne le rendrait pas manchot non plus... Elle l'aurait déjà fait sinon.
Batiste ne fit aucune autre promesse à Louison.
Vendredi 19 Janvier à 16:40 Chyropée
Quoi qu'elle dise, quoi qu'elle fasse, Batiste ne démordait pas de son idée. Un peu plus tôt, la seule chose qui semblait l'avoir convaincu de céder était finalement la douleur des branchages dans sa main. Ou peut-être était-ce la détermination qui brûlait en Louison, et qui s'était entièrement révélée par cet acte. Était elle prête à recommencer ? La situation, telle qu'elle se présentait, poussait au moins la dryade à y songer, et même hésiter à le faire.
Toutefois, la part raisonnable de son esprit parvenait à faire la part des choses. Ce n'était pas en mutilant le barbare qu'elle n'arriverait à obtenir ce qu'elle voulait. Ces actions risqueraient plutôt de se retourner contre elle. Alors, à la place, elle opta plutôt pour une nouvelle provocation, des mots acerbes et crachés tels qu'elle en avait le secret en présence de cet homme.
"Vous êtes donc incapable au point de ne pas savoir détourner un simple groupe de chasseurs ? Et bien, cela promet."
Bien évidemment, ses mots n'eurent pas d'effet sur Batiste. Lui continuait simplement son discours, tentant une nouvelle fois de la détourner de son objectif premier. Une fois de plus, elle était prête à encore les ignorer. Ce n'était que des distractions, encore et encore. Des questions sans sens, des pertes de temps. Mais l'une de ces paroles toucha toutefois Louison. Probablement pas dans le sens ou Batiste l'espérait, puisque cela ne fit qu'attiser la colère de la dryade. Sa poigne se resserra autour de la lame, laissant ses jointures blanchirent, et l'expression de ses sourcils se fronça. Puis, lorsque l'homme eut terminé ses boniments, elle reprit avec véhémence la parole.
"Changer d'entourage ? Vous vous moquez de moi ? Je ne demande que ça ! La seule chose que je souhaite est de retourner auprès de mes arbres. Mais si c'est pour qu'ils se retrouvent détruits trois jours après par la barbarie de vos pratiques, je ne peux pas tout à fait me le permettre."
Elle inspira pour se reprendre. Il fallait qu'elle se reconcentre sur la situation. Pour ses arbres. Il fallait qu'il entende ce qu'elle voulait réellement.
Car qu'importe ce qu'il disait, la prétendue innocence dont il semblait vouloir se parer, Louison n'y prêtait guère attention. Les actes dont elle accusait Batiste n'étaient en soit que des moyens d'atteindre son objectif. Oui, cela l'avait dans un premier temps motivée pour agir, comme un déclencheur. Mais ses motivations étaient cependant bien plus anciennes, bien plus ancrées en elle. Il était trop tard pour qu'elle se ravise : maintenant qu'elle avait commencé à menacer le barbare, elle se devait d'aller au bout. Pour son bosquet.
"Et je pense qu'il serait bon de vous rappeler que ce jour, quand vous êtes venus dans mon bosquet, c'est vous qui avez mené le groupe. C'est sous vos ordres qu'ils ont tranchés les racines et les branchages. Et c'est vous qui, dans les semaines suivantes, m'avez faite arrêter. Quoique vous en disiez, il est évident je me méfie de la bonne personne."
Louison marqua une courte pause. Elle ne pouvait désormais plus perdre de temps. Elle le savait, même si le couloir était isolé, il y avait toutefois des gardes qui y passaient parfois. Et elle ne pouvait s'y éterniser, surtout si c'était pour écouter ce genre de paroles en l'air que Batiste utilisait en distractions.
"Enfin. Je vois que vous n'êtes pas prêt à céder. Tant pis. Moi non plus."
Elle retira totalement le poignard de la main de Batiste, sans toutefois lui libérer les jambes. Puis, elle recula de quelques pas. Elle ne le lâchait pas du regard.
"Quoi que ... Vous avez fait un semblant de concession. Je vais en faire un aussi. Qu'est-ce que je retire, la bourse ou les lettres ? On verra bien. Et en attendant, vous avez encore un peu de temps pour changer d'avis."
Cette fois, elle lui tourna le dos. Et lorsqu'elle fut assez éloignée, les racines relâchèrent leur pression sur les chevilles de Batiste, puis se déroulèrent avant de s'enfoncer sous le tapis, auprès des graines dont elles étaient issues. Louison savait qu'elle ne pouvait retenir ainsi le barbare. Si ces fameux gardes passaient alors qu'il était immobilisé par des plantes, il n'aurait aucune difficulté à faire entendre qu'elle en était la responsable. Ce n'était pas dans ses projets.
Samedi 20 Janvier à 00:08 Snowy Emerald
Louison pouvait user des mots pour le provoquer mais ce genre de techniques ne fonctionnaient pas vraiment sur lui. Il réagissait, des fois, uniquement parce qu'il jugeait que c'était nécessaire. Or dans la situation actuelle, répondre à Louison pourrait déclencher des réactions violentes chez la dryade. Et le prince avait-il réellement envie de prendre encore des risques ? Non.
Les bois étaient des réserves de proies pour le royaume. Il ne pouvait s'opposer à des ordres venant de son père des besoins de nourriture. Il pouvait, à la limite, empêcher la chasse par complaisance. Mais il n'avait pas le pouvoir de banir tous les chasseurs du bosquet de cette dryade tyranique.
Aucun des deux n'étaient prêts à céder. Louison restait sourde à ses promesses et à ses compromis. Lui, il ne pouvait pas lui accorder ce qu'elle voulait, du moins, pas immédiatement. Il serait bien ravi de se débarrasser de Louison. Et encore, la vie à la cours serait bien moins amusante.
Le prince grinça férocement des dents quand il sentit le poignard être retiré de sa main. Louison le laissa ensuite. Ce ne fut qu'une fois qu'elle était partie que les foutues racines se rétractèrent. Le prince retrouva sa liberté de mouvement. Il souffla fortement et s'affala contre le mur près de lui. Il passa une main sur son visage. Les dernières minutes avaient été assez intenses. Le prince avait sa seconde main qui pendait dans le vide, toujours blessée et ensanglantée. Malgré le fait que la lame ne soit plus là, la douleur persistait.
Batiste se rendit chez un guérisseur de la cours. Il avait besoin de soin. La blessure n'était pas atroce mais le prince avait besoin qu'elle soit désinfectée et pansée. Batiste ne pouvait pas en rester là. Louison avait des informations qu'il préférait voir garder secrètes. Si elle parlait à Félixine, cette dernière comprendrait tout... Il était au courant qu'elle était le vrai cerveau diabolique. Après cela, il serait bien plus difficile de lui mettre des bâtons dans les roues et de décimer les têtes couronnées. Il y avait un dicton... Soit proche de tes amis, encore plus de tes ennemis. Lousion se plaçait directement dans la seconde catégorie. Il lui avait conseillé de changer son entourage. Il n'allait pas lui en laisser le choix.
Encore en période de deuil, Batiste allait remédier à cela. Le peuple venait de perdre un prince, il allait gagner une princesse. Félixine lui avait facilité la tâche. Pour que Louison soit sa dame de compagnie, elle avait falsifié ses origines, lui conférant de la descendance noble. Et le prince comptait bien se servir de cela. Il ne pouvait pas garder un œil sur Louison si elle restait sous la coupe de sa sœur. Il était tant pour Batiste de faire un caprice comme lui seul en avait le secret.
Il donna l'ordre de réunir tout le monde dans la salle du trône une bonne semaine plus tard. Il prévint ses parents qu'il avait une grande annonce à faire concernant l'avenir du royaume. Après cela, s'il tombait, elle tomberait avec lui. Si elle tombait, il sombrerait jusqu'à trouver un échappatoire.
Batiste devait au plus vite parler de vive voix avec son cousin. Il lui avait envoyé un message.... Silas devait avoir reçu la lettre. Suite à son altercation avec la dryade, il avait envoyé une seconde missive, pour convier son cousin à la cours pour sa grande annonce. Ce dernier ne viendrait peut-être pas mais Batiste pouvait très bien se contenter du premier rendez-vous qu'il lui avait fixé, le lendemain de la réunion qu'il avait prévu. Silas n'était ni un ami ni un ennemi. Cependant, il avait le droit de savoir que Félixine s'en prenait à sa propre famille. Si elle se débarrassait de leurs parents et qu'elle arrivait à le mettre hors de course... C'était triste mais avant son accession au trône, elle devrait encore se débarrasser de Silas étant donné qu'il était un homme. Et même lui méritait de savoir ce qui pourrait lui tomber dessus.
Soit proche de tes amis, encore plus de tes ennemis.
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