• Bal masqué et alliance commerciale [TW !]


    Mardi 9 Avril à 17:56
    Snowy Emerald

    Roxane avait bien conscience qu'elle ne se montrait plus du tout téméraire. Ses caresses étant trop chastes et superficielles, bien que la proximité avec l'inconnu masqué faisait naître en elle déjà des bouffées de chaleur. Elle lui avait dit de la guider parce qu'elle n'était pas capable de mener la danse. Elle naviguait en eaux inconnues... contrairement à son interlocuteur qui semblait en savoir bien plus qu'elle, et cela, Roxane ne tarda pas à le découvrir. Il prit les choses en mains, c'était le cas de le dire.

    Elle se sentit déglutir quand il lui susurra quelques mots tout en la plaquant contre lui. Ses joues se mirent à chauffer. Il avait une voix... comment la décrire... sensuelle. La vampire ne résista pas à la main guidant la sienne sur le torse de l'homme masqué. Elle avait des mains glaciales. Si ses caresses furent toujours timides, au commencement, elles se firent plus empressées et plus appuyées au fur et à mesure que les boutons de la chemise sautaient. Elle explora son torse par des caresses de plus en plus avides. Elle voulait plus... Elle voulait le sentir encore plus proche d'elle si c'était possible. Était-ce à cela qu'elle avait pensé ? Elle ne répondit rien.

    Sa tête était proche du cou de l'homme masqué, son menton reposant presque sur son épaule. Elle pouvait sentir le parfum qui se dégageait de lui. Sans cesser l'exploration de son torse -et maintenant de son dos-, elle remarqua à peine que ses jupons se relevaient tandis qu'elle posait ses lèvres sur la peau de la clavicule de l'homme masqué. Là où une personne normalement constituée l'aurait embrassé ou, possiblement léché, la vampire eut une réaction digne de vampire : elle le mordilla. Elle ne planta pas ses canines dans sa chaire mais elle laissa courir ses lèvres le long de sa clavicule, vers son cou, le mordillant plusieurs fois et laissant ses canines effleurer lascivement sa peau.

    Elle comprit que ses jupons étaient relevés uniquement lorsqu'elle sentit la brise fraîche de la nuit sur ses jambes et, surtout, qu'elle sentit la main sur sa cuisse. Réalisant cela, Roxane eut un hoquet de surprise. Elle prit alors conscience de son état d'excitation : son corps était brûlant de désir et elle ne pouvait pas ignorer la moiteur entre ses cuisses. Toutes ces sensations étaient nouvelles pour elle et lui donnèrent le tournis. La vampire sursauta en sentant le doigt sous ses dessous. Elle resserra ses jambes, soumise à une certaine gêne, et agrippa la peau du dos de son partenaire sous ses ongles. La vampire se pressa contre le torse de l'homme masquée, sa poitrine s'écrasant sur son torse. Elle le désirait. C'était indéniable.

    « Je.. euh.. Je pensais...

    Elle se rendit compte que sa respiration n'avait rien de naturelle, plus saccadée.

    -Non...oui... enfin peut-être..

    Elle venait de donner toutes les réponses possibles. Dans un éclat de lucidité, elle crut bon de préciser un détail, et non des moindres :

    -Je n'ai jamais eu la moindre relation intime.

    Elle avait parlé si bas qu'elle n'était pas sûre qu'il l'ait entendu. Elle ne considérait pas que se donner du plaisir de manière solitaire rentrait dans cette catégorie. Là, c'était tout autre chose.

    Elle ressentait du plaisir sous le touché de cet homme. Elle ressentait du plaisir à découvrir son corps et elle ne voulait pas que cela s'arrête. Elle en voulait davantage. Elle voulait en découvrir davantage. Le découvrir davantage.

    -Je veux plus. Donnez moi plus. »

    Elle laissa ses mains redescendre le long du dos de l'homme masqué, légèrement tremblantes, effleurées son ventre et l'une d'elle vint appuyer et caresser ce qui pouvait se trouver sous la ceinture de l'homme masqué. Il avait encore son pantalon mais la main de la vampire finit par se glisser sous ce dernier où elle empoigna sa virilité qu'elle caressa doucement, à nouveau de manière assez timorée.

    « Et vous ? Était-ce à cela que vous pensiez ? »

    Alors que Roxane gagnait en confiance, que ses caresses sur le sexe de son partenaire se faisaient plus assurées et qu'elle allait déclaré quelque chose, le son de la grosse horloge retenti. La vampire referma la bouche et enleva sa main avant de le repousser, peut-être plus fort qu'elle ne l'aurait voulu. Elle gémit de frustration une fois que la proximité de leurs corps n'était plus.

    « Je dois partir », dit-elle précipitamment sans donner plus d'explications, déjà à plusieurs mètres de lui.

    Roxane se mit alors à courir, le laissant planté là. Elle ne devait pas être en retard. Tant pis pour l'inconnu masqué.... et tant pis pour elle. Elle savait que son temps était compté. Si elle s'était aventuré moins loin dans les jardins... si elle s'était faite plus pressante dès le début. Elle secoua la tête, elle ne referait pas les choses et elle devait, à présent, revenir les pieds sur terre et se préparer à devoir convaincre un potentiel futur collaborateur. De toute façon, elle ne reverrait jamais cet homme.

    Juste avant de retourner dans le salon de réception, elle lissa les plis de sa robe. Roxane entra et retrouva rapidement Lucinda Kravitz qui la dévisagea de la tête aux pieds.

    « Et bien ! Quelle allure ! On dirait que vous venez de courir un marathon », gloussa l'hôte visiblement alcoolisée.

    Lady Lucinda se permis une allusion salace qui empourpra les joues de la vampire ce qui fit encore plus glousser la veuve qui la conduisit à travers sa demeure dans un salon, calme, à l'abri des agitations de son bal.

    « Il va vous adorer ! Vos créations sont for-mi-dables ! Un conseil, ma chère, allez toutefois vous arranger ! Je me répète mais vous semblez sortir d'un moment coquin. »

    Et elle partit, gloussant, en indiquant qu'elle avait donné rendez-vous à l'autre personne plus tard, histoire qu'elle puisse s'installer et se refaire une beauté. Les dames devaient toujours se refaire une beauté avant un rendez-vous, peu importe la raison, selon les dires de la veuve.

    Une fois seule, Roxane s'affala sur un canapé du salon en soupirant. Lucinda Kravitz ne croyait pas si bien dire et Roxane bénit le fait qu'elle ait anticipé qu'une dame devait se refaire « une beauté ». Dans le cas de Roxane, elle devait surtout se calmer car l'excitation était encore bien présente... Tout comme la terrible frustration qui lui tenaillait l'estomac. Elle déglutit.

    La vampire partit dans sa chambre chercher la malle contenant ses bijoux. Elle en profita pour réajuster convenablement sa robe et mettre de l'eau froide sur son visage. Elle remit son masque et retourna dans le salon indiqué par Lucinda Kravitz. Elle avait pris plus de temps que prévu.

    A l'entrée du salon, sur une commode haute, elle déposa son masque. Chassant comme elle put les images lubriques qu'elle avait de l'homme masqué et cherchant désespérément à oublier la sensation de ses mains sur son corps, elle ouvrit la malle et inspecta les bijoux, vérifiant leur état et se répétant les arguments de vente qu'elle avait préparé dans sa tête.

    Prise dans sa tâche, elle n'avait pas fait attention à l'heure et n'avait pas entendu la porte du salon s'ouvrir de nouveau. De ce fait, lorsque son rendez-vous arriva, Roxane était de dos.

    Jeudi 11 Avril à 14:05
    Chyropée

    Sous les caresses de Silas et ses incitations, l'inconnue devenait plus téméraire. Cela lui plaisait. Bien vite, il n'eut plus besoin de guider sa main. Comme si, maintenant qu'il le lui en avait donné l'autorisation, ses barrières et ses filtres étaient tombés. Il frissonna, alors que la main froide de la jeune femme s'aventurait toujours plus bas. Tout contre sa peau brûlante, la sensation était étonnante. Stimulante.

    Il pencha la tête, lui donnant plus libre accès à son cou. C'était une vampire. Qu'importe. Ce qu'elle faisait pour le moment ne laisserait pas de marque. Silas pouvait se le permettre, sachant qu'il saurait l'arrêter si elle voulait faire plus. Et pour le moment, cela avait plutôt un côté sensuel. 

    Un instant, la demoiselle écarta ses lèvres de sa clavicule, et avoua ce que Silas supposait déjà. Même si c'était à mi-voix, elle était encore trop proche de lui pour qu'il puisse entendre ses mots. Et puisqu'il y avait déjà songé auparavant, il n'hésita pas. Sa seconde main, celle qui encore quelques secondes avant guidait ses gestes, revint se placer autour de sa taille, la serrer tout contre lui.

    "Et alors ?"

    De son côté, l'homme n'était pas non plus inactif quand au plaisir de l'inconnue. De son doigt, il venait frôler de plus en plus loin l'intimité de la jeune femme. La face interne de ses cuisses, puis la courbe d'une de ses fesses. Mais à chaque fois, il le retirait ensuite, pour revenir l'emmener plus loin, plus intensément. Faisant monter la frustration et le désir. Et la jeune en réclamait. Sauf que Silas n'était pas encore prêt à le lui donner. Pas encore, pas tout de suite, ils avaient le temps. Malgré les paroles avides de la demoiselle, il retira de nouveau son doigt, et toute sa main de la cuisse. Il y reviendrait ensuite.

    Il remonta cette main, pour venir tirer sur un des fils de son corset. Ainsi, il le desserra. Il allait pouvoir glisser ses propres mains au contact du ventre et de sa poitrine de la jeune femme. Toutefois, il n'en eut pas le temps. Avant qu'il ne puisse le faire, elle fit un geste qui le surpris. Il émit un léger râle. Quelque soit son audace, il ne l'aurait pas imaginé le caresser là. Pas déjà.

    "Continuez."

    La voix de Silas était plus basse. C'était un ordre, mais aussi une demande. Quelques mouvements de hanches accompagnèrent les gestes de la demoiselle. Il aimait cela. C'était tout ce qui comptait. Il n'y avait plus qu'eux, leurs corps et leurs désirs, dans une bulle d'intimité brûlante.

    Et puis, soudainement, elle s'arrêta. S'éloigna. Rompant tout contact entre leurs deux corps. Ce n'était pas comme lui. Elle ne cherchait pas à stimuler son désir par la frustration. Non, elle mettait fin à leur échange, tout simplement. Quelques mots, pas d'excuses, et elle fuit, laissant l'homme presque penaud.

    Un instant, il fut traversé d'un éclat de colère, frustré d'être ainsi abandonné. Et puis il repensa aux paroles de la jeune femme, à ses propres pensées. Etait-il allé trop loin ? Avait il fait quelque chose qui l'avait gênée ? Il ne saurait sûrement jamais. Silas ferma les yeux. Désormais, c'était terminé.

    Durant quelques minutes, il tenta de se remettre des émotions du moment. Il inspira, referma les boutons de sa chemise. Redressa veste.  Il n'avait plus qu'à retourner au bal, bien plus frustré qu'il ne l'avait été en arrivant à cette soirée.

     

    De retour dans la salle de bal, Silas ne put s'empêcher de chercher du regard l'inconnue. Mais de ce lieu également, elle avait disparu. Il ne put que se rendre à l'évidence. Aussi frustré qu'il soit, les choses étaient définitivement terminé. Et comme se l'était dit, une fois terminé, il fallait qu'il passe à autre chose. Même s'il n'avait pas obtenu ce qu'il voulait.

    L'autre chose, d'ailleurs, arriva bien vite, en la personne de lady Kravitz qui vint le trouver pour lui annoncer qu'il était l'heure de leur rendez-vous. Enfin, le moment. Silas n'avait vraiment fixé d'heure, il avait seulement parlé de la seconde partie de soirée. Mais la maîtresse de maison, sans doute dans l'optique de mieux organiser les choses avec la seconde partie prenante de cette affaire, en avait fixé une, elle. Et désormais, elle revenait chercher le proxénète pour lui faire part de cette organisation.

    Elle leur avait réservé l'un des petits salons de sa maisonnée, jusqu'auquel elle guida Silas. En chemin, elle lui venta les nombreux mérites de sa trouvaille. De ce qu'il pouvait saisir, c'était une femme, une artisane. A voir ce qu'elle pourrait produire. Jusqu'au moment où enfin, ils arrivèrent dans la pièce. Sans hésiter, Lucinda Kravitz ouvrit les portes, et s'avança pour introduire les deux invités.

    Silas, lui, resta un instant figé derrière son masque. Elle était de dos. Mais sa robe ne laissait aucun doute quand à son identité. C'était l'inconnue, celle-là même qui venait de l'abandonner, peu de temps auparavant. Silas ne put retenir un léger rire, devant l'ironie de la situation.

    Malgré tout, cela pouvait représenter un avantage. Il savait traiter avec ses propres sentiments. Alors, probablement, l'échange qu'ils avaient partagé pourrait devenir, pour lui, un argument en sa faveur.

    La voix de lady Kravitz s'éleva, roucoulante.

    "Ma chère ! Ca y est, nous voilà enfin ! Je vous présente votre futur partenaire d'affaire ! Silas Kingsland. Vous allez voir, vos bijoux ne pourront que faire fureur dans ses maisons !"

    Des bijoux. Silas fit aussitôt le lien. Une nouvelle fois, il la reconnut. La couleur de ses cheveux, les yeux d'ambre derrière le masque. Oui, Silas la reconnaissait. Totalement cette fois. C'était Roxane.

    Jeudi 11 Avril à 18:13
    Snowy Emerald

    Roxane n'avait pas le temps. Elle le savait qu'elle devrait partir au son de l'horloge. L'inconnu masqué avait joué avec elle. Avec son plaisir et sa frustration et il avait parfaitement réussi son coup. La vampire avait été frustré de sentir ses mains, ses doigts, courir sur ses cuisses, effleurer ses fesses... créant chez elle une vague d'envie supplémentaire. Il lui avait laissé le mordiller le cou et elle s'en était donné à cœur joie bien qu'elle aurait préféré le mordre complètement.

    Quand elle avait avoué être une novice, sa réponse avait étonné la vampire. N'avait-il donc aucun remord à savoir qu'elle risquait sa réputation ? N'en avait-il rien à faire qu'elle soit une novice ? Mais, après tout, c'était elle qui était venue le chercher.

    Alors qu'elle avait senti son corset se desserrer légèrement, Roxane s'était octroyée le droit de franchir une barrière supplémentaire en accédant à une nouvelle partie du corps de l'homme masqué. Elle avait adoré le son émis par l'inconnu. Ensuite, elle ne savait pas véritablement s'il avait formulé une demande ou un ordre mais Roxane était tout à fait disposé à le satisfaire. Dans un cas comme dans un autre. Elle trouvait même excitant qu'il lui ordonne de continuer son geste. Elle l'aurait fait, elle aurait accéder à ses demandes. Et l'horloge avait sonné.

    Dans sa course pour retourner à la salle de réception, elle avait tiré sur les lacets de son corset pour le resserrer. Elle n'allait pas arriver avec un corset mal ajusté !

    Et maintenant, elle était dans ce salon. Roxane avait honte d'être partie de la sorte, laissant l'homme masqué ainsi, sans la moindre explication. Il n'avait rien dû comprendre au départ précipité de la jeune femme. Il n'avait rien fait de mal. Il n'avait rien fait de travers. Au contraire.

    Peut-être que si le rendez-vous ne s'éternisait pas, elle pourrait retourner à la réception et le retrouver. Elle lui devait, au minimum, une explication de son départ précipité. Et qui sait ? Peut-être qu'il aurait eu envie de reprendre les choses là où elles s'étaient arrêtées ? Roxane secoua la tête précipitamment. Mais à quoi pensait-elle donc ?! Elle n'était pas satisfaite. Elle se sentait frustrée et Roxane n'était pas accoutumée à gérer la frustration. Encore moins sexuelle. Elle devait bien se mettre en tête, pourtant, que c'était terminé. Il fallait qu'elle se concentre.

    Lucinda Kravitz lui avait conseillé de travailler sur des modèles de bijoux de corps éveillant le désir et provoquant. La vampire avait eu bien du mal à se saisir de ces concepts et elle avait demandé l'avis de Sloane lorsqu'elle avait dû passer à la conception des prototypes. Son pouvoir d'illusion l'avait aidé à imaginer le façonnement. Avec des finitions argent ou or, la vampire avait imaginé plusieurs modèles. Par manque de temps, les pièces n'étaient pas très volumineuses. Elle avait apporté des chaînes s'attachant à la cuisse, un autre modèle venant souligné le ventre mais les modèles les plus beaux résultés de colliers allongés, ornés de pierres et de cristaux, de façon à venir souligner le buste ou le dos selon ce qu'on voulait mettre en valeur. Malgré la finisse et la délicatesse des bijoux, ces derniers étaient difficile à imaginer portés. Et Roxane n'avait pas de modèle pour les porter. Elle les avait fait essayé sur Sloane avant son départ, pour ajusté le rendu mais c'était tout. Et Roxane n'allait pas demander à son hôte de jouer les mannequins, cela serait déplacé et gênant et elle n'avait pas envisagé une seule seconde des les porter elle-même. Elle pourrait toujours montrer le rendu grâce à une illusion. L’orfèvre pensait à cela lorsqu'elle entendit la voix roucoulante de Lucinda Kravitz dans son dos. Surprise, Roxane sursauta et se retourna brusquement.

    Son regard s'arrêta sur l'homme qui accompagné la maîtresse des lieux : l'homme masqué. Roxane écarquilla les yeux d'étonnement et se sentit fébrile. Cet homme avait posé les mains sur elle et avait éveillé un appétit sexuel qu'elle avait du mal à soupçonner. Ce n'était pas professionnel. Comment pourrait-elle traiter avec lui ?

    Et puis, Lucinda Kravitz avait donné le nom de cet homme. Silas. Silas Kingsland. Non.. Non. Non ! Deux réactions se produisirent simultanément chez la vampire : elle écarquilla les yeux d'horreur et elle devint livide, comme si elle avait vu un mort. Et puis, aussi vite que son visage était devenu blême, il passa à une couleur rouge cramoisi en un instant. Elle cacha ses mains dans son dos, triturant, plus que jamais, nerveusement ses doigts.

    C'était le pire scénario qui soit. Silas. C'était une catastrophe ! C'était le seul homme qu'elle devait éviter ! L'homme masqué aurait dû être un inconnu ! Pas Silas ! L'homme masqué aurait dû être la preuve qu'elle pouvait être attiré par un autre homme. C'était une catastrophe monumentale. Elle était allée chercher la proximité charnelle de Silas. Elle l'avait entraîné dans les jardins, elle s'était laissée aller au désir entre ses bras et, par dessus le marché, elle avait posé ses mains sur Silas. Elle avait caressé certaines parties de son anatomie qui la mettait, en ce moment, terriblement dans l'embarras. Comment avait-elle pu ne pas le reconnaître ?! Ne pas reconnaître le son de sa voix ! Le râle qu'il avait émis lorsqu'elle.... Non. Non. Non.

    Avec le peu de dignité qu'il lui restait, elle fit un grand effort pour se tourner vers Lucinda Kravitz :

    « Vous auriez dû me dire que vous vouliez me présenter à Silas Kingsland. Nous... nous nous connaissons déjà. »

    Et elle se permis enfin de jeter une œillade vers Silas.

    Vendredi 12 Avril à 13:07
    Chyropée

    C'était Roxane. Comment ... Silas ne put s'empêcher de penser à la question qu'il avait posé. Savez-vous qui je suis ? Elle y avait répondu par la négative. Avait-elle menti ? Non, ce n'était pas le genre de chose que faisait la noble. Enfin. D'un autre côté, c'était celle qui, depuis leur dernière rencontre, se rendait sans cesse dans ses établissements, comme une sorte de provocation, un moyen de lui faire passer le message qu'elle était là, qu'elle existait, quelque soit la manière dont il avait tenté de la faire fuir. Ces provocations non plus, le proxénète n'aurait pas imaginé que la demoiselle puisse les faire. Et pourtant. Peut-être qu'il se trompait sur qui elle était. Peut-être que le rejet de Silas l'avait faite changer.

    Froidement, l'homme retira son masque. Qu'importe, il ne se laisserait pas déstabiliser par la situation. Il était là en tant que professionnel. Les sentiments de Roxane ou la manière qu'il avait de les rejeter, cela ne devait pas rentrer en compte. Le moment qu'il venait de partager non plus. Si pendant un court instant il y avait pensé, il ne pouvait le faire avec Roxane. Elle ne l'entendrait pas de cette manière. Il s'avança de quelques pas, et laissa les portes se refermer derrière lui.

    "Effectivement. Nous nous connaissons déjà. Et mieux encore, il y a déjà une certaine forme de partenariat entre nous, qui se concrétisera au moment venu."

    La femme entre eux deux semblait perplexe. Son regard passait rapidement à l'autre. Silas, l'homme d'affaire, masque à la main, rigide et fermé alors que Roxane, elle semblait au bord de la panique. Il était évident que quelque chose se tramait entre ces deux là. Mais elle n'était pas là pour désamorcer la situation. La veuve se retourna vers Silas. Lui ne quittait pas la jeune femme troublée des yeux.

    "Alors pourquoi vos employés ne portent-ils pas déjà ses magnifiques bijoux ? Montrez lui ma chère ! A moins que vous ne souhaitiez que je vous fasse une démonstration en direct ?"

    La veuve fit un clin d'œil équivoque, tout en remontant les mains vers son corsage. Et enfin, cela suscita une réaction chez le proxénète. Un éclair de désarroi traversa son visage, avant de disparaître aussitôt. Rapidement, il se saisit de la main de la femme, et lui fit un baise-main courtois. Il l'admettre, c'était surtout un moyen pour lui de la stopper dans son geste.

    "Je vous remercie, lady Lucinda. Je connais également déjà les talents d'orfèvre de mademoiselle Blackwall-Rosebury. Même si, comme je vous l'ai, dit, je prévois d'attendre un peu, avant d'y recourir. Vous me connaissez, vous savez que j'aime faire grand bruit. On va simplement attendre le bon moment. Mais bon, grâce à vous, nous allons pouvoir en discuter un peu plus. Vous devriez retournez à vos invités, pendant ce temps."

    Ce n'était pas tant qu'il voulait se retrouver seul avec Roxane, mais plutôt qu'il souhaitait se débarrasser de la noble. Qui savait ? Avec ses manières exagérées, elle aurait pu mettre le doigt sur un point qui n'était pas souhaitable. Elle partit, et Silas se laissa tomber dans un fauteuil.

    "Qu'était ce donc que cela ?"

    Vendredi 12 Avril à 18:07
    Snowy Emerald

    Silas confirma qu'ils se connaissaient, non sans rappeler à la vampire la dette qu'elle avait envers lui. Il avait enlevé son masque. C'était bien lui, plus aucun doute n'était permis. Elle détourna aussitôt le regard. Elle pouvait poser son regard partout, sauf sur lui. Roxane sentait le regard de Silas pesait sur elle. Ne pouvait-il pas reporté son attention sur Lucinda Kravitz ou ailleurs ? Elle discernait son allure droite et fermée, rigide.

    Quand Lucinda Kravitz se proposa pour essayer les prototypes apportés par la vampire, Roxane crut qu'elle allait en perdre la mâchoire. La noble était déjà en train de porter la main à son corset. Fort heureusement, Silas la stoppa et la congédia avec diplomatie. Roxane avait gardé le silence. Elle tentait de garder bonne figure.

    Puis, ils s'étaient retrouvés seuls dans le salon. Silas se laissa tomber dans un fauteuil et Roxane l’imita, dans le canapé le plus proche. La concernant, c'était parce qu'elle n'était pas certaine que ses jambes pourraient la porter bien longtemps.

    "Qu'était ce donc que cela ?" avait demandé Silas.

    Roxane fronça les sourcils. De quoi parlait-il exactement ? Qu'entendait-il par « cela » ? La vampire n'était pas tout à fait certaine du but de sa question. Oh ! Si elle avait su que c'était Silas... elle ne serait pas approchée. Elle n'aurait même pas accepter cette rencontre ! Toutefois, avant d'envisager parler de business, le temps des explications semblait incontournable.

    « Je ne savais pas que c'était vous, balbutia la vampire avec une grimace.

    Il semblait contrarié. Etait-il en colère ? Lui en voulait-il ? Elle repensa à sa drôle de question sur son identité à laquelle elle avait répondu par la négative. Pensait-il qu'elle lui avait menti ?

    « Je n'avais pas l'intention de vous piéger. Je ne savais vraiment pas. », répéta-t-elle.

    Elle n'était pas une femme létale, une tueuse de mâle. A aucun moment Roxane n'avait voulu le tromper. Malgré les similitudes qu'elle avait pu constater, Roxane avait désiré que ce ne soit pas lui. Cet homme masqué aurait dû être la preuve qu'elle était passé à autre chose. Et il était difficile d'admettre que ce n'était pas le cas. C'était lui. Encore lui. Toujours lui. Être éprise de lui était une galère qui ne cessait de prendre l'eau.

    Lui non plus ne l'avait pas reconnu. Il pouvait lui laisser le bénéfice de ce doute. Il aurait pu se douter son identité.... Ses cheveux... ses yeux... il l'avait regardé dans les yeux ! Leur éclat ambré n'avait pas pu lui échapper. Et les canines qu'elle avait laissé courir sur sa peau ne laissé aucun doute quant à son espèce.

    Roxane ne tenait pas à se retrouver seule avec Silas. Pas après qu'il l'ait rejeté en la laissant. Elle n'aurait pas dû le revoir. Ils n'auraient pas dû se revoir. Elle avait veillé à lui laisser cette possibilité de ne pas la croiser en lui indiquant tous ses déplacements. Elle était loin de se douter qu'il considérait comme de la provocation qu'elle loge dans ses établissements lors de ses déplacements.

    Roxane se fit violence pour cesser de triturer des doigts. Elle devait affronter la réalité. Et Silas. Elle leva son regard vers son masque, qu'il tenait toujours puis son regard dériva vers le visage du noble.

    « Regardez-moi. On m'a invité à danser...Je vous ai vu à ce moment. De dos.. Et mon cœur..s'est emballé. Je ne pouvais pas vous laisser partir. Alors je vous ai suivi sur le balcon... J'espérais avoir à faire à un autre... N'importe qui. Sauf vous. Cela vous contrarie à ce point de m'avoir en face de vous ? Êtes-vous à ce point dégoûté ? Ne vous détournez pas. Parlez.»

    L'indifférence a le regard qui tue. Et Roxane ressentit une certaine colère. Silas avait suivi une inconnue dans les jardins. Une inconnue à laquelle il avait prêt à offrir son corps. Une inconnue à qui il aurait donné plus qu'elle-même n'avait jamais obtenu de sa part. La vampire trouvait cela injuste et cruel. Elle qui aurait tout donné pour qu'il pose son regard sur elle, qu'il la remarque. Elle, elle n'avait qu'essayé de mettre en application les conseils qu'on lui avait donné..qu'il lui avait donné : l'oublier et aller dans les bras d'un autre. Sauf que l'autre, en question, c'était lui. Son cœur s'était-il emballé parce qu'au fond, elle l'avait reconnu ? Avait-elle été dans le déni ?

    Dimanche 14 Avril à 21:04
    Chyropée

    Des deux, c'était bel et bien Roxane qui avait l'air le plus gêné. Il fallait dire que Silas, lui, se refusait à laisser transparaître quoi que ce soit. Malgré tout, il ne parvenait à maintenir son impassibilité habituelle. Dans sa posture, ses appuis, il y avait autre chose. Ses épaules étaient lasses, ses poings légèrement resserrés. Qu'était-ce que cela ? La question de Silas était sans réel but. La rencontre organisé par la maitresse de maison, non. Le proxénète savait que la veuve avait construit seule un tel projet. La rencontre masquée avec Roxane, dans l'étrange secret de leurs identités. Ou encore la façon dont elle avait fuit, le laissant au summum de la frustration. Silas ne le savait. 

    Toutefois, la jeune femme, elle, l'interpréta par le versant de leur identité. C'était logique. L'anonymat semblait avoir été l'une des préoccupations première de Silas, lors de leur échange, un peu plus tôt. Aussitôt, elle s'en défendit. L'homme hocha la tête. Et il murmura quelques mots à l'intention de Roxane.

    "Je vous crois. D'autant que, si je me souviens bien, la dernière fois, c'était vous qui aviez refusé mon corps. Pas moi. Alors je ne vois pas à quel moment vous auriez réussi à me piéger."

    C'était une tentative de redevenir provoquant, de redevenir lui, assuré et intouchable. Bien sûr, venant de Roxane, il n'avait pas peur pour son identité. Elle n'était pas le genre de femme qui irait se vanter d'avoir mis le grapin sur Silas Kingsland sans même qu'il ne s'en doute. De ce qu'il savait, elle n'avait même pas fait mention du baiser qu'ils avaient à échanger à Sloane, alors qu'elle était désormais l'une des personnes les plus proche de la noble déchue.

    Les paroles de Silas n'apaisèrent pas les doutes de la demoiselle. De nouveau, elle reprit la parole, se défendant de ce qu'il aurait pu penser de pire d'elle. Les épaules de Silas se relâchèrent une fois de plus. Il ne pouvait totalement rester impassible.

    "Non. Vous ne me dégoutez pas. C'est simplement que ... Je ne comprends pas. Pourquoi est-ce que cela ne vous passe pas ? Pourquoi continuez vous à vous accrocher ainsi ? Vos passages à répétition dans mes établissements, et là. Choisir de vous offrir non pas au premier venu, mais à l'inconnu qui me ressemble le plus, puisqu'il s'agit de moi avec un masque. Et au final fuir. Non, je ne comprends pas. N'avais-je pourtant pas été clair ?"

    Si ce n'était pas le cas, il devait l'être, une fois pour toute. Il se redressa. Inspira. Et enfin, se releva, pour venir se positionner face à Roxane. Il la saisit par le menton, redressant son visage pour que leurs regards ne puissent flancher pendant qu'il disait ce qu'il avait à dire.

    "Je vous l'ai dit. Je ne suis pas fait pour vous. Je vais faire du mal. Tout ce que vous espérez de moi, je ne pourrais jamais vous le donner. Pas de mariage, pas d'enfant. Pas d'amour. Je me servirai de vous, comme je me sers de tout le monde.  Parce que je ne sais rien faire d'autre que cela. Je suis un monstre, descendant de monstres. Et par dessus, j'ai rajouté une armure, afin d'être encore pire. Il n'y a rien d'autre que cela, cessez donc d'espérer."

    Dimanche 14 Avril à 22:52
    Snowy Emerald

    Roxane était trop préoccupée par la tempête qui régnait en elle pour pouvoir noter la lassitude ou le changement de posture de Silas qui n'était plus aussi impassible.

    La vampire se détendit très légèrement quand il accepta de la croire. Il avait raison. Dans les faits, tout ce qu'il disait était vrai... Elle n'aurait pas pu faire illusion bien longtemps. Silas était celui qui pouvait manipuler et tromper, pas elle. Elle n'aurait pas fait le poids si elle avait voulu comploter et mettre en place un stratagème.

    Roxane n'avait, en effet, pas parler du baiser à Sloane, ni à qui que ce soit. La vampire ne l'avait pas voulu. C'était une information qui l'avait tourmenté mais elle n'avait pas voulu la partager. C'était un moment qu'elle avait souhaité garder pour elle... un instant figé. Une bulle qui pouvait s'estomper dans le flot de ses souvenirs. En parler, c'était prendre le risque que la bulle remonte.

    Ensuite, Silas reprit la parole. Il ne comprenait pas la fixette que la vampire avait pour lui. Pouvait-elle réellement expliquer avec des mots ce qui se passait en elle ? Quand elle l'avait vu, ce soir, ou plutôt, quand elle avait vu l'homme masqué ? Roxane n'avait pas fait directement le rapprochement concernant une quelconque ressemblance avec Silas. Mais il était vrai que son cœur ne s'était pas emballé pour un autre, qu'elle n'avait pas eu d'autres attirances. Pourtant, elle avait bien essayé. Réellement. Il avait été clair. Très clair même. Aucun doute là-dessus. Et Roxane avait bien compris la dernière fois. La vampire avait cru pouvoir tourner la page. Elle n'espérait plus depuis qu'il était parti d'Everton. En revanche, ce qui chiffonnait la vampire, ce fut sa remarque sur les passages qu'elle faisait dans ses établissements. Alors que la jeune femme allait répondre, ouvrant la bouche, elle se ravisa car Silas s'était levé. Elle attendit de voir ce qu'il allait faire ou dire avant de prononcer la moindre parole. Automatiquement, elle se crispa, d'autant plus qu'il vint devant elle et releva son menton. Elle se sentit comme une statut de pierre. Ses yeux exprimait une certaine colère. Mais la colère n'était qu'une des émotions qui la tourmentaient en ce moment. Si Silas avait la faculté de faire taire ses émotions et de s'en détacher, la vampire, elle, à contrario, en était la victime. Elle avait le visage très expressif parce que ses émotions étaient facilement perceptibles. Elle était guidée par ces dernières et elle se retrouvait submergée. C'était d'ailleurs le cas en cet instant.

    Roxane ne pouvait pas bouger la tête. Elle ne pouvait pas se détourner de lui. Elle l'écouta, fronçant de plus en plus les sourcils. Cette tirade sonnait comme un écho de ce qu'il avait bien pu lui dire avant. Des phrases étaient d'ailleurs les mêmes... C'était, au moins, la troisième fois qu'il s'évertuait à lui dire qu'il n'était pas fait pour elle. Un monstre ? Descendant de monstre ? C'était étrange qu'il dise cela à une vampire, créature incapable de créer son propre sang et se nourrissant de celui des humains. Aussi posément qu'elle le put, Roxane lui répondit en tenant de ne pas s’emmêler les pinceaux :

    « Silas, vous avez été assez clair, balbutia Roxane. J'ai cessé d'espérer depuis la dernière fois que je vous ai vu. Quand je devais partir d'Everton, je venais dans vos établissements pour que vous puissiez savoir que j'étais là et m'éviter à votre convenance.

    Et cela avait le mérite de leur convenir à tous les deux de ne pas se croiser. Et puis, les lits des bordels de Silas étaient si confortables et moelleux ,quant aux chocolats, un régal ! Mais bon, là, la vampire s'égarait. Si Silas était le monstre qu'il décrivait, il n'aurait pas dû avoir de remords à se servir d'elle. C'était d'autant plus facile de part ce qu'elle ressentait. Mais Silas serait insensible à ce genre de discours.

    Pas de mariage.. Pas d'enfant... pas d'amour... c'était trois choses auxquelles la vampire aspiraient. Trois choses qu'elle n'aurait pas avec Silas. Et elle avait voulu renoncer. Sincèrement. Quelque chose devait clocher chez elle. Comme l'avait souligné Silas, elle avait choisi de se donner à un homme qui lui ressemblait. Ce n'était pas un hasard. Avait-elle cherché à trouver un autre homme qui serait une pâle copie de Silas mais qui pourrait lui donner ce qu'elle voulait ? La vampire n'était pas en état de se poser ce genre de questionnement.

    Roxane devait une autre explication à Silas. Il avait toujours sa main sur son menton et ses yeux dans les siens. Elle ne pouvait pas se dérober à ce regard.

    « Je n'ai pas fui.

    Contrairement à lui qui avait fui Everton précipitamment.

    -Je devais rejoindre Lady Kravitz au coup de l'horloge. 

    Prononcer le nom de leur hôte en cet instant était bien la dernière chose dont avait envie Roxane. Sans cet horaire imposé par Lucinda Kravitz, Roxane aurait eu plus de temps. Elle ne se serait pas dérober. Enfin, elle ne pensait pas qu'elle se serait dérober.

    -Et il s'avère qu'il s'est produit quand... et bien, vous savez... », déglutit la vampire avec gêne.

    Par automatisme, elle avait baissé son regard du visage de Silas vers son buste pour venir s'arrêter sur son pantalon. Cela n'avait duré qu'une fraction de seconde avant que ses yeux ne remontent sur le visage de son interlocuteur.

    Elle était toujours assise dans ce canapé. Il était juste en face d'elle. Et Roxane n'était pas remise de ce qui s'était produit dans les jardins. Sa raison lui criait de se lever et de partir. Elle ne pouvait pas parler commerce dans son état. Elle ne pouvait pas parler commerce avec Silas. Mais sa raison ne faisait pas le poids face à ses émotions exacerbées. Elle soupira.

    Roxane saisit la main de Silas posée sur son menton avec délicatesse. Elle ne l'éloigna pas de son visage.

    « Je ne peux pas vous le faire comprendre avec des mots. Laissez moi vous montrer.

    Elle porta la main de Silas jusqu’à ses lèvres. De sa main, à elle, elle se saisit de son index, à lui, qu'elle porta contre sa bouche.

    -Vous ne garderez aucune trace. »

    Elle planta une de ses canines au bout de l'index de Silas. Une goutte de sang perla que Roxane s'empressa de lécher et sa salive fit disparaître la toute petite morsure. L'action de la vampire eut un effet immédiat sur Silas dès qu'elle eut transpercer sa peau de sa canine. Son doigt, sa la main puis son bras jusqu'à son épaule furent engourdis avant qu'il ne sente une drôle de sensation le parcourir. Roxane venait de lui montrer la tempête qui grondait en elle. Silas put percevoir, pour quelques secondes, la tornades des émotions de la vampire : sa gêne, sa colère mais surtout le désir et l'envie qui l'avaient accablés et qui étaient encore présents ainsi que la frustration qui la dévorait.

    Roxane relâcha sa main.

    Lundi 15 Avril à 19:25
    Chyropée

    Aller dans ses établissements pour qu'il sache qu'elle était en ville et qu'il puisse l'éviter ? Silas fronça les sourcils. Il peinait à croire une telle explication. D'autant qu'il n'avait jamais réellement réfléchit à l'idée de l'éviter. Ne pas venir sciemment vers elle, pour cesser de lui donner espoir, oui, mais cela s'arrêtait là. Comme il l'avait à Lucinda Kravitz, il avait pour projet de revenir vers elle au moment venu, pour concrétiser leur partenariat. Ou plutôt utiliser ses compétences sous couvert de la dette qu'elle avait contracté à son égard.

    Malgré tout, il ne releva pas cette prétendue explication, car déjà, elle rebondissait sur un autre sujet. Leur échange dans les jardins. Bien sûr, Silas, sur le moment, lui en avait voulu. Etre laissé ainsi, penaud, frustré. Comment ne pas en vouloir à l'autre ? Mais désormais, puisqu'il savait que l'inconnue était Roxane, l'homme ne pouvait s'empêcher de penser qu'il en était mieux ainsi. Justement parce qu'elle l'avait refusé, elle, son corps. Comment cela se serait-il terminé, s'ils avaient été au bout, et qu'ils s'étaient ensuite retrouvé là, comme maintenant ? La jeune femme aurait pu l'accuser, lui aussi, de l'avoir trompé. Si lui lui avait posé la question sur le moment, elle ne savait pas que Silas, sur le moment, n'avait même pas chercher à se questionner sur l'identité de la demoiselle, bien trop tenté par l'idée d'un secret. Oui, il aurait pu la manipuler pour faire ce à quoi il pensait depuis longtemps. Lui offrir son corps pour qu'elle se rende compte que ce n'était pas si exceptionnel. Qu'elle trouverait aussi bien, peut-être mieux, avec d'autres. Que c'était juste physique. Sauf qu'à aucun moment, il n'avait cherché à savoir qui elle était. C'était différent, à présent.

    Silas ne disait rien. Il continuait de fixer la jeune femme. C'est ainsi qu'il repéra le rapide coup d'œil vers le bas. Le proxénète sourit, amusé l'espace d'un instant.

    "Vous voudriez reprendre, peut-être ?"

    Il ne le pensait pas sérieusement. Sans les masques, Roxane disait non à ses conditions, il le savait. Mais il avait aussi conscience de l'effet que cette remarque aurait sur la jeune femme. Il la taquinait. En un sens, cela l'aidait, lui. Il reprenait ainsi contenance. Il redevenait l'insensible qu'il était.

    Mais Roxane ne le laissait pas faire. Elle se saisit de sa main, et la porta à ses lèvres. Etait-ce pour elle un moyen de recommencer leurs échanges corporels ? Il n'y aurait pas cru. Sauf que le geste ne correspondait pas à ses paroles, à ses mots. Et lorsqu'elle parla de marques, il comprit ce à quoi elle faisait référence. Toutefois, il n'eut le temps de protester. Elle le mordit.

    Pendant un instant, Silas perdit le contact avec la réalité. Une vague déferlait face à lui. Une vague à laquelle il n'était pas prêt. Il ferma les yeux, se crispa. Mais cela ne servit à rien. Ce n'était pas extérieur, c'était en lui. Il ne savait exactement ce que la vampire avait fait, mais cela ne lui plaisait pas.

    "Arrête ..."

    Il tenta de retirer son doigt, mais Roxane l'avait déjà relâché. Mais cela continuait. Le problème était que toutes émotions qu'elle le forçait à ressentir étaient bien trop semblables à ce qu'il cherchait tant à ignorer. Cela faisait écho à une part de lui qu'il aurait voulu inaccesible. Et cela lui était insupportable.

    Jusqu'à ce que tout s'arrête. Silas fronça d'autant plus les sourcils.

    "Et que voulez-vous que je fasse de cela ?"

    Lundi 15 Avril à 20:30
    Snowy Emerald

    Lorsque Silas posa la question si elle souhaitait reprendre ce qui s'était produit dans les jardins, Roxane eut l'impression de suffoquer. Sa raison lui hurlait de répondre par la négative. Cependant, elle avait envie de répondre tout autre chose. Le plus simple était donc d'ignorer, autant que possible cette remarque. Elle était tiraillée et cela se voyait dans l'expression de son visage et la couleur de ses joues, plus rouges que des tomates bien mûres. Il ne pouvait pas être sérieux en disant cela. Il l'était ? Il se moquait d'elle ? Honnêtement, la vampire ne savait pas quelle réponse lui conviendrait le mieux. Sans le masque et en connaissant l'identité de son interlocuteur, Roxane n'était pas aussi sûre d'elle. C'est fou comme un simple accessoire dissimulant l'identité pouvait rendre audacieux !

    C'était difficile de décrire ce qu'elle ressentait, les contradictions qui la tiraillaient, d'être claire. Plutôt que d'user des mots, la vampire avait eu une autre idée... quelque chose de plus personnel. Ce qu'elle ne pouvait pas décrire, elle pouvait le lui faire comprendre en lui faisant ressentir. Ce n'était pas une véritable morsure. Elle ne chercha pas à lui prendre du sang, à se nourrir ou à le rendre accroc à une morsure de vampire. Ce vil stratagème était parfois utilisé par ses pairs pour manipuler des humains et les forcer à leur donner de leur sang en les rendant accrocs aux morsures. Non, ici, Roxane souhaitait simplement partager ses émotions et son état.

    "Arrête …"

    Bien qu'elle lui ait déjà lâché la main, elle se sentit mal en l'entendant prononcer ce mot. Elle se mordit l'intérieur de la joue. Elle ne bougea pas, toujours assise face à lui jusqu'à ce qu'il reprenne la parole.

    « C'est ce que je ressens en ce moment, Silas.

    Rien à voir avec ce que lui pouvait ressentir ou non. C'était une vague qui la balayait continuellement. Et c'était, en parti, de sa faute, à lui. Elle était tout aussi fautive, voir plus.

    -C'est désagréable. Je me sens consumée. C'est douloureux.

    Ses paroles "Vous voudriez reprendre, peut-être ?" revenait s'immiscer dans sa tête. En écoutant sa raison, la route à suivre était simple : partir, fuir loin de Silas. Mais, ce soir, Roxane n'avait pas envie d'être raisonnable. Elle avait déjà franchi plusieurs barrières défiant ses bonnes manières et les convenances.

    -Je ne suis pas satisfaite, Silas...

    Qu'il était agréable à prononcer, son prénom...

    -Et vous non plus. »

    Roxane bluffait. Elle ne savait pas du tout ce que pouvait ressentir l'humain. Toutefois, elle pouvait bien imaginer que l'échange dans les jardins l'avait laissé frustré. Elle reprit :

    « Et si, ce soir, c'était nous ? Soyez le monstre que vous décrivez. Cessez de me mettre en garde et prenez ce que vous avez à prendre pour vous satisfaire.

    Un monstre ne l'aurait pas mise en garde maintes fois. Un monstre aurait profité de son attirance pour lui. Un monstre n'aurait pas été si prévenant. Si Roxane lui disait ces vérités, Silas ne les accepterait pas.

    Roxane était nerveuse. Sans s'en rendre compte, elle s'était mise à gigoter sur le canapé, ayant du mal à tenir en place. Mais elle n'avait pas terminé de parler alors, elle enchaîna :

    -Et si vous voulez parler affaires, vous pouvez lier utile et agréable. »

    Elle avait porté une main dans son dos, à elle et elle commença à tirer sur son lacet de corset, son regard rivé maintenant sur les bijoux qu'elle avait apporté.

    Mardi 16 Avril à 12:20
    Chyropée

    Qu'importe que ce soit ses sentiments. Silas ne voulait y faire face. Il se recula d'un pas. Sauf que Roxane n'en avait pas fini. Elle reprit. Et ses paroles lui permirent de retenir l'attention de l'homme, avant que celui si ne ce soit totalement refermé. 

    Pendant quelques secondes, il hésita. Il peinait à croire qu'elle lui proposait vraiment ce qu'il croyait. Mais la manière dont elle avait de se tortiller. Elle était gênée. Et Silas le savait, ce sujet était l'un de ceux qui embarrassait le plus la demoiselle. Le lien était facile à faire.

    Il ne sut ce qui le décida. Bien sûr, il y avait la frustration du moment interrompu dans les jardins. Mais ce n'était pas que cela. Silas savait se contrôler lorsqu'il le fallait. D'autant que la situation n'était plus la même. La où dans les jardins, c'était un moment partagé avec une inconnue, excitant par le secret, ce n'était plus le cas. Là, c'était Roxane. Dans son esprit, il trouvait une toute autre explication. Il lui avait proposé son corps, la fois précédente, ainsi que ce jour là, de manière moins directe. C'était ça. Il se persuadait qu'offrir à la jeune femme ce qu'elle désirait, du moins en partie, lui permettrait de surmonter cette fixation qu'elle faisait sur lui. Alors, puisqu'elle acceptait, il fallait qu'il s'en saisisse. Il n'y aurait d'autre occasion de procéder ainsi.

    D'un geste de la main, il balaya la remarque sur les affaires. Comme il l'avait dit à la maitresse de maison, il avait des projets pour Roxane. Des projets qui auraient tout leur intérêt sur un temps plus long encore. Il n'était pas encore le moment de les aborder.

    Malgré tout, Silas se devait de donner une dernière explication à la jeune femme. Il intercepta son regard une fois de plus, et reprit avec sérieux.

    "Roxane, le monstre, ce sera demain. Quand vous vous souviendrez de ce moment, et que vous ne pourrez vous dire qu'une chose. C'est terminé."

    Et il s'élança vers elle. S'accroupit au devant du canapé, et glissa ses mains sous le corset qu'elle venait de desserrer. De part se geste, il n'avait plus de doute sur ses intentions. Mais il préférait reprendre l'initiative. De ses mains, il fit remonter les pièces de tissus, dégageant son ventre à l'air libre. Et enfin, il vint poser ses lèvres juste au dessus de son nombril. Puis un plus haut.

    Ses mains continuaient à remonter, comme une caresse, emportant avec elle le tissu rigide du corset. Un instant, Silas se détacha de la jeune femme.

    "Levez les bras. Retirez le."

    Et pour cela, il l'aida. Avant de revenir poser sa bouche tout contre sa peau, encore plus haut. Jusqu'à sa poitrine, sur laquelle il déposa plusieurs baisers successifs, avant de venir placer ses lèvres contre le mamelon de la demoiselle. Pendant un instant, il l'embrassa, comme il l'avait sur le reste de sa peau. Mais le contact se prolongea. Et les dents de Silas vinrent mordiller la partie saillante de celui ci.

    L'une des mains de l'homme s'était posée contre son genoux. L'autre était plus active, et caressait avec une certaine lenteur le pourtour du deuxième sein de Roxane.

    Après quelques longues secondes, il s'arrêta. Se redressa, et vint poser ses deux mains contre le canapé, de part et d'autre du visage de la jeune femme.

    "Je continue ?"

    Il lui laissa de nouveau quelques secondes, avant de revenir vers elle. L'embrassant, cette fois lèvres contre lèvres. Il s'arrêta, et il reprit. Silas n'en avait pas conscience, mais il faisait une erreur. Si la dernière fois, il lui avait offert son corps tel un objet que l'on marchande et l'avait embrassé tel que l'aurait fait l'un de ses employés, ce n'était plus tout à fait le cas. Car là, il y avait autre chose, contrairement à ce qu'il voulait croire. Le désir et la frustration des jardins étaient toujours là. Grondant en lui, prêts à sortir pour profiter de l'instant.




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